La Commission européenne propose de modifier deux directives afin de mieux protéger les travailleurs contre les risques d’exposition au plomb.

Les dangers de l’exposition au plomb

La Commission européenne estime qu’environ 100 000 travailleurs sont exposés au plomb sur leur lieu de travail. Or, le plomb peut détériorer les reins, le cœur, le système nerveux ou encore le sang. Il perturbe également la fonction sexuelle et peut entraver le développement des enfants et des bébés lorsque la mère est exposée. Aux yeux de la Commission européenne, il est d’autant plus important de protéger les travailleurs contre les risques du plomb que la transition actuelle vers une neutralité climatique multiplie les risques d’exposition, via par exemple la production de batteries de voitures ou d’isolants.

Vers une baisse des valeurs limites

L’Union Européenne a fixé des valeurs limites d’exposition au plomb pour les professionnels depuis 1982. Aujourd’hui, elle propose d’abaisser la limite d’exposition professionnelle au plomb à 0,03mg/m3 contre 0,15 mg/3 actuellement. L’Europe propose également de diminuer la valeur limite biologique de 70µg/100ml à 15µg/100ml. La commission rappelle enfin qu’étant donnée la toxicité du plomb sur les fœtus, une attention particulière doit être portée envers la protection des femmes en âge de procréer. Celles-ci doivent faire l’objet d’une sensibilisation ciblée et bénéficier de mesures spécifiques. L’Europe demande ainsi aux États membres de veiller à ce que la plombémie sanguine des femmes en âge de procréer ne dépasse pas les valeurs de référence de la population générale non exposée professionnellement au plomb ou la VBR de 4,5 µg/100ml. Le Parlement européen et le Conseil doivent examiner la proposition de la Commission. Les États membres ont ensuite deux ans pour transposer dans leur droit la directive européenne.